Manager une équipe dans une petite ou moyenne entreprise n’est pas chose aisée. Voici quelques clés de réussite pour prendre ce rôle en main.
1. Les particularités d’un manager en start-up/PME
Dans un contexte de start-up ou de PME de moins de 200 personnes, il n’est pas rare de voir des managers avoir une double casquette gestion de l’humain/ métier opérationnel.
Si les contextes sont par essence tous différents et variés, parmi les missions principales on retrouve une base commune :
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Gestion humaines : il s’agit ici de gérer son équipe du point de vue humain, c’est-à-dire de s’assurer que chaque membre trouve sa place dans ses missions et dans le sens donné.
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Leadership stratégique : L’expression “entre le marteau et l’enclume” vous connaissez ? Le manager a pour rôle de décliner la stratégie de l’entreprise en objectifs pour son service. Ce qui n’est pas toujours simple d’ailleurs car il faut ici donner du sens, donc soi-même comprendre les axes directifs pour les traduire. On connait nombre de managers qui, en l’absence d’alignement personnel avec la stratégie de l’entreprise, peinent à donner une vision et du sens à son équipe qui peut partir à la dérive. La responsabilité est grande : il s’agit de se questionner personnellement pour comprendre ce qui agit en blocage.
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Pilotage financier : pour certains managers, piloter un budget fait partie du “package” de missions. Pourtant, c’est souvent difficile d’aborder cette partie là pour deux raisons:
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La gestion budgétaire ne s’improvise pas et les managers manquent souvent de formation sur le sujet
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Dans les petites et moyennes organisations (et parfois même dans les grandes !) on manque de processus financiers clairs pour venir en soutien et soulager le quotidien des managers.
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Et tout ces éléments sont à intégrer dans un quotidien encore trop chargé car la plupart des managers de start-up/PME garde bien souvent un rôle opérationnel: une partie de leur ancien métier. Or manager est bien un métier à part entière qui nécessite des compétences particulières et une organisation définie. Pour éviter de tomber dans le piège du dédoublement de personnalité, il est nécessaire de définir les périmètres au mieux avec sa Direction.
Sinon gare à l’épuisement !
2. Être agile et gérer le changement
C’est quoi être agile ?
Non, ce n’est pas forcément utiliser des méthodes SCRUM et autres. C’est surtout garder l’esprit ouvert, rester flexible et ne rien prendre pour acquis. En tant que manager, vous êtes les premiers concernés.
Car vous êtes avant tout des êtres humains avec vos propres résistances, peurs et besoin de sens.
Même si vous êtes convaincus de l’importance et des bienfaits du changement dans une organisation, il n’est pas rare d’être surpris par sa propre difficulté à l’accepter une fois qu’on y est confronté.
Acceptez de prendre le temps nécessaire pour vous questionner, laisser les émotions vous traverser…
Etre vulnérable face à ce qui vous arrive ne vous met pas en défaut bien au contraire. Cela vous rend que meilleur manager finalement.
La conduite du changement
En start-up et PME encore plus qu’ailleurs, la gestion du changement fait partie du quotidien !
Quand on manage une équipe dans un contexte de changements fréquents, il peut y avoir un décalage entre les nécessités d’adaptation rapide imposées par l’organisation et …le rythme d’adaptation humain tout simplement !
Car oui, nous ne sommes pas tous égaux. Chaque changement vient challenger les “peurs” de chacun.e et toute.s ne sont pas armés de la même manière pour les affronter.
Rappelez vous la fameuse courbe du deuil du Dr Ross qui s’applique parfaitement dans des contextes de conduite du changement :
Il faut garder en tête que la courbe du changement est réelle quel que soit le contexte. On passe tous.tes par différentes phases et si résistance il y a , il faut la traiter avec diplomatie.
Redonner du sens, expliquer, communiquer, être proche de ses équipes. L’humain est complexe, ce n’est pas Chat GPT qui vous aidera à trouver la solution magique.
Par contre demander à vos collaborateurs ce qui les aiderait à passer le cap attendu peut être un bon début. 😉
3. Animer le collectif et guider l’individuel
Le rôle de Manager coach ça vous parle ?
Dans une équipe, la cohésion parfaite n’existe pas. C’est possible, mais ce n’est pas une garantie. Malheureusement, dans l’imaginaire collectif, cette responsabilité repose encore beaucoup trop sur les épaules déjà bien chargées du manager.
Alors comment faire quand on est pas un pro de l’animation d’équipe ?
Ritualiser
Mettre en place des espace récurrents de partage dédiés à des thématiques précises du type : le lundi matin kick off de la semaine avec les prios de chacun et rappelle des objectifs communs, une fois par mois un rdv individuel de suivi des missions, une fois par trimestre un dejeuner d’équipe ou si budget il y a, une sortie teambuilding…
Libérer la créativité :
Faire émerger les idées et susciter la créativité n’est pas l’exclusivité des équipes étiquetées “créa” comme le marketing par exemple. Tous les métiers ont un jour besoin de prendre du recul pour sortir des sentiers battus et envisager les choses sous un autre angle.
Votre rôle en tant que manager : animer ces expaces en leur proposant dans la mesure du possible du temps soit pour co-créer en binôme par exemple ou bien en équipe en mode co-dev
Ici on parle de manager ET leader le collectif sans oublier l’individualité de chacun. Quand on gère une équipe de deux, c’est plutôt simple et encore …mais quand on passe la limite de 5 personnes et plus, cela peut devenir un vrai challenge.
Et pour en savoir plus sur le sujet du coaching d’équipe, tu peux lire ce chouette article !
4. Organiser et prioriser
Alors oui, on va pas se mentir, manager une équipe en start-up et/ou PME ça peut relever du défi anti-humain. Faire rentrer un rond dans un carré, se noyer dans un verre d’eau, etc bref tu connais la chanson 🎶
Ici les deux mots clés à retenir sont : organisation et anticipation ! Donc mieux vaut aimer ça. Ou se faire aider.
Et pour ça, rien de mieux que de s’approprier les outils qui existent déjà sur le marché
La matrice d’Eisenhower, tu connais ?
Bon si jamais tu veux un article complet sur le comment du pourquoi, en voici un ici.
Sinon, en synthèse, ça donne ça :
Cette matrice met en lumière deux axes : tâches importantes et tâches urgentes.
Les tâches importantes vous permettent d’avancer. Elles ont un impact sur d’autres éléments et sur la valeur ajoutée que la mission globale apporte.
Les tâches urgentes vous indiquent où porter votre attention immédiate. La notion d’urgence doit se baser sur le temps requis pour les réaliser et leur échéance. C’est une notion subjective et peu évidente à appréhender car elle se base sur des facteurs externes et dépend clairement d’une personne à l’autre. Ce qui sera urgent pour vous ne l’est peut-être pas pour votre collègue 😬
Donc pour être utilisée avec un max d’efficacité, cette matrice doit être remplie avec objectivité et se baser sur du concret et du factuel. Gardez bien en tête que l’important prime toujours sur l’urgent….
Apprendre à dire non !
Je vous vois venir, je vous connais chers managers. J’ai été à votre place, et j’accompagne des managers TOUS les jours dans leur quotidien.
Donc je sais à quel point ça vous parait “facile” de dire non. Sur le papier. Pourtant, dans la réalité, vous vous retrouvez encore trop souvent avec des missions en plus, des réunions auxquels vous ne voyez pas d’intérêt d’y être (mais on ne sait jamais), des interruptions inadéquates pendant un travail de fond qui vous demande de la concentration, etc et j’en passe et des meilleures !
Protégez vous en assumant de dire non (en y mettant les formes) , expliquez pourquoi, proposez une alternative, bref, posez vos limites !
Vous ne pouvez raisonnablement pas être partout et être performant.e sur ce qui compte donc écoutez vous 🙃
Tu veux en savoir plus ?
➡️ Ma proposition : je suis accompagnatrice des entreprises et des personnes, et notamment des managers, pour se réinventer et accéder au meilleur de leurs ressources.
Pour mieux vivre les changements.
J’interviens sur le plan du coaching en management (6-8 mois) ou par le biais du coaching d’équipe ou en animation de formations personnalisées.
N’hésite pas à me contacter pour en savoir plus, les rendez-vous découvertes sont gratuits !
📸 Photos de Marvin Meyer, Daniel Herron