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En 2010, à la fin de ma licence en sciences politiques, j’ai réalisé une expérience qui a marqué ma vie au fer rouge.

ee. La naissance du projet

J’avais 22 ans, et j’hésitais encore entre suivre ma vocation et devenir journaliste, ou bien rejoindre un autre monde, différent : celui de l’entreprise.

La suite on la connait: je suis devenue RH.

A cette époque, j’étais pétrie d’idéaux, de rêves, certains secrets, d’autres moins. L’humanitaire en faisait partie.

L’idée de concrétiser ce projet est née suite à une conférence à laquelle j’ai assistée dans ma fac. Des anciens bénévoles de l’association ACAY étaient venus nous présenter leur expérience aux Philippines.

J’ai découvert ce pays, qui représentait jusqu’alors pour moi, un petit point sur le globe, en plein milieu de l’océan.

Avec l’une de mes copines, nous avons décidé de tenter l’aventure l’été d’après en mettant un maximum de sous de côté pour financer ce projet. Je travaillais dans un cinéma en parallèle de mes études. J’ai donc pu mettre assez de côté pour préparer cette mission de près de deux mois qui s’annonçait à Manille.

Mais partir en mission humanitaire à l’autre bout de la planète à 22 ans n’est pas simple et fait peur. D’autant plus que la veille du départ, nous ne savions que deux choses:

  • nous passerions nos semaines du lundi au vendredi dans un bidonville de Manille
  • et nos week-end dans le sud à Balanga, avec l’association ACAY qui s’occupe de réinsérer les jeunes phillippins dans la vie sociale.

La magie a opéré sur moi ✨

Cette expérience m’a transformée et a fait de moi la femme que je suis. J’y ai appris beaucoup de choses. Le plus fou c’est qu’on m’a apporté surement plus que je ne l’ai fait. Et je garde en moi précieusement, ces morceaux de valeurs de vie qui font partie de ma vie, comme:

La résilience

Avec Jérico, en prison depuis 3 ans. Le jour de sa sortie programmée, sa mère n’a pas pu venir avec le papier signé. Il a pris 3 semaines de plus.

L’engagement

Grâce à Bernard, un jeune du quartier qui s’investissait bénévolement avec nous pour assurer les traductions anglais > tagalog.

La liberté

Avec Gary, qui a évité de (très) peu d’être tué par la police philippine corrompue après un énième passage au poste. Et grâce à Amy et à toutes les filles de l’asso qui sont sorties des rues, qui ont subi des choses atroces (le viol, la prostitution, l’inceste…)

La persévérance

Au contact des nombreux bénévoles et engagés dans l’association humanitaire et dans le bidonville. Accompagner, aider les autres est une tâche complexe, avec des hauts et des bas. “Mais quand on voit ne serait-ce qu’un jeune s’en sortir, faire des études, avoir un travail et vivre par lui-même, ça n’a pas prix. Alors on continue.”

Cultiver le moment présent

Avec les enfants de Virgo Drive, des sourires pleins les yeux.

L’envie d’être maman

Est née dans les yeux de Barbie, 2 ans, que j’ai eu le plus grand mal du monde à laisser derrière moi.

Beaucoup de projets et missions humanitaires “vendues” aux jeunes sont aujourd’hui décriées et dénoncées à cause du principe d’interventionnisme.

La mission que j’ai menée, n’entrait pas dans ce cadre. Mais il y a une chose que j’aurais aimé réaliser plus tôt : toutes mes actions auraient pu être menées en France. Pas besoin de partir à l’autre bout du monde pour faire tout ça.

Finalement, avec le recul, je pense que j’avais surtout besoin de me prouver quelque chose à moi-même. C’était un acte intéressé.

Mais cette mission humanitaire a changé ma vie, m’a aidé à mieux me connaître, à savoir ce que je ne voulais pas et ce à quoi j’aspirais.

Ce fut mon cheminement personnel vers une meilleure conscience de moi-même 😉

C’est en partie de tout ça et bien plus encore, dont je me sers dans mes accompagnements, en coaching professionnel, et en formation.

Pour en savoir plus, échangeons !