Lorsque j’ai rencontré Caroline, elle fut d’abord ma cliente dans une vie précédente. J’ai immédiatement sentie que nous pourrions bien nous entendre, au delà de la relation commerciale que nous avions. Je ne sais pas trop pourquoi, appelez ça l’intuition ou le feeling…😅

Et ce fut le cas. Elle est vite devenue une relation plus personnelle et je suis très heureuse qu’elle aie accepté cette interview pour vous la faire découvrir ! Car derrière la femme leader qu’elle représente, se cache une sacrée artiste et une vraie engagée dans les sujets qui l’animent, notamment le féminisme et l’écologie.

Oui, c’est vrai, on se retrouve beaucoup sur ces sujet 😉.

Petit tour de présentation…

Je viens de Bordeaux, je suis issue d’une famille nombreuse.

Après une prépa math/physique, j’ai intégré une école d’ingénieur Supelec, où les filles étaient en surnombre de 19% 😅. Si je suis honnête, ce n’est pas une période qui m’a beaucoup épanouie car j’avais du mal à visualiser l’impact concret de ce que j’apprenais. C’est très personnel.

Alors j’ai décidé de saisir une opportunité et de partir faire ma 3e année à NYC à Columbia, sur l’environnement. Ça m’a m’a beaucoup plu !

Puis une fois diplômé, j’ai démarré dans le conseil dans le domaine de l’énergie avant de rejoindre EDF à la direction des systèmes énergétiques insulaires, pour travailler sur la transition d’un système carboné à l’intégration des énergies renouvelables.

Ce que j’ai particulièrement aimé c’est que c’était pour les îles en Bretagne et il y avait beaucoup de co-construction avec le conseil municipal et tous les acteurs locaux. Il y avait un côté réel, une combinaison d’innovation technique et le sujet sociétal de la transition énergétique qui me plaisait énormément.

Et puis je me suis bien challengée !

Parfois quand je prenais le bateau , il y avait des creux de 8 mètres et lorsque finalement, j’arrivais, le maire me tapait dans le dos en me disant : “Toi t’es une vraie !” 😁

J’ai adoré cette expérience car il y avait un vrai lien au territoire et à tous ceux qui le font vivre. Ça te sort du type pur ingénieur “grosse tête” pour te confronter à la vraie vie, aux vrais problèmes, et au fait qu’il faut que ça marche pour de vrai, car on parle de leur électricité quotidienne, sur des îles isolées du continent ! C’est génial.

Puis après un passage chez Enedis où j’ai fait du management de terrain dans une grande agence réseau, j’ai pris la direction IT d’une start-up du groupe EDF où j’ai créé l’équipe product pour accompagner la transition digitale.

Depuis septembre, je travaille pour une association qui s’appelle “la Convention des Entreprises pour le Climat”, qui rassemble un collectif de 150 entreprises pour les faire switcher vers un modèle d’économie régénératrice, compatible avec les limites planétaires et l’urgence climatique.

Pour moi c’est clair: il faut être passionné pour travailler son talent !

Parcours incroyable et passionnant ! En plus de cela, tu es aussi sculptrice de talent.

C’est quoi pour toi avoir du talent?

Le Talent, c’est pas simple comme mot. Je trouve que ça fait très vite imbu de soi même. Je pense surtout qu’on a des facilités sur des choses et qu’il faut les cultiver.

En effet, je crois qu’on est pas tous égaux, mais tout se travaille et se construit.

Pour la sculpture, je pense que j’ai des facilités naturelles pour créer des choses avec mes mains, mais je travaille beaucoup pour faire évoluer ma capacité de création.

Quand et comment as tu déployé ton talent pour la sculpture?

Quand j’étais petite, je faisais beaucoup de peinture et du dessin. Je me suis mise à la sculpture à la fin du collège, et j’ai eu un coup de coeur, plus que pour le dessin, car la 2D ne me parle pas.

Il y a quelque chose de vivant, potentiellement jamais terminé dans cette discipline. Tu peux le regarder sous différents angles et voir à chaque fois un truc différent.

En plus, tu passes souvent à des étapes qui ressemblent à rien, même si tu sais ce que tu veux en faire. C’est la même chose dans le travail à mon sens.

Qu’est-ce que ça t’apporte personnellement et que souhaites-tu en faire ?

Ça m’apporte beaucoup d’équilibre, et un endroit où je me régénère, où je me permets d’être une personne dissociée de mon moi professionnel. Je peux être à la fois avec d’autres artistes, et à la fois toute seule avec mes créations.

C’est mon endroit refuge.

J’ai un vrai besoin de créer des choses, de laisser une marque quelque part.

J’aimerais arriver à exposer, mais je ne veux pas rentrer dans une valeur marchande de cette passion.

J’y mets beaucoup de moi même, c’est très personnel.

La question de fond c’est surtout : faut-il faire un travail passion ou un autre travail ?

J’avais franchement hésité car je voulais être archéologue puis conservatrice de musée au début. J’ai finalement choisis ingénieur car c’était plus sécurisant d’un point de vue carrière. Vivre de son art c’est compliqué, il faut souvent donner des cours, je ne me vois pas faire ça pour l’instant 🙂. Je préfère transmettre l’émotion par la création.

Ceci dit, j’aimerais avoir un atelier, faire des sculpture en bronze, donc avoir de l’argent pour ça !

Mais j’ai peur que le milieu marchand tue mon inspiration, et je travaille toujours sans commande, sinon j’ai l’impression qu’il y a moins d’âme.

Peut-être que je m’y mettrais à la retraite tiens ! 😉

Comment trouves-tu le temps d’en faire régulièrement et de travailler ton talent?

Il y a peu de constante dans mon agenda, mais la sculpture en est une.

Le plus compliqué pour moi en déménageant à Lyon il y a quelques années, c’était de perdre mon atelier. J’ai cherché un atelier qui me laisse libre, sans cours – avec juste un professeur sculpteur qui vient donner son avis.

C’est rare, mais j’ai finis par trouver.

Quelle est ta plus belle rencontre ? Ou la personne qui t’inspire le plus ?

J’ai rencontré une glaciologue dans la CEC, le Dr Heïdi Sevestre. En plus d’être intelligente et très belle femme, elle est hyper passionnée par son sujet !

Elle dédie une grande partie de sa vie à sensibiliser sur le changement climatique, et notamment sur l’urgence sur le sujet de l’eau.

Les glaciers fondent de façon irrémédiable et l’impact sur le cycle de l’eau est terrible. C’est courageux je trouve. J’ai rarement vu quelqu’un dégager autant de vibrations fortes et positives, sur un sujet aussi grave. Ça, c’est très inspirant !

Le plus gros apprentissage pour toi dans ta vie ?

Un sentiment venu avec la trentaine et l’expérience accumulée avec le travail : savoir qui on est soi même pour être plus claire dans son management, son leadership, et mieux savoir comment travailler avec les autres pour avoir de l’impact.

Ça a changé ma façon de travailler, de voir ma carrière, et ça m’a permit de choisir de partir d’un grand groupe. Comprendre ce qui te drive, c’est la vie.

Que conseillerais-tu à la jeune Caroline de 20 ans?

Prendre plus le temps de poser les choix, explorer plus d’options avant de rentrer dedans tête baissée. Pour être plus en phase avec ce que tu ressens comme valeurs.

C’est quoi pour toi le leadership au féminin ?

Déjà c’est quoi le leadership tout court ?

Je suis pas forcément à l’aise avec ce mot. Pour moi c’est pas forcément être chef de quoi que ce soit, mais c’est une capacité à faire rayonner des idées, embarquer un collectif, créer du mouvement, une envie de construire.

Donc clairement, ça ne se fait pas tout seul.

Sur le côté féminin, il y a un mouvement pour se reconnaître entre femmes pour s’entre-aider, partager et contribuer à normaliser le fait qu’il y a tout autant de femmes leaders que d’hommes leaders. Dans l’industrie, il y a peu de femmes leaders, et pourtant il faut oser inventer et accompagner ses pairs à rayonner par elles-mêmes.

C’est ce qu’on a souhaité créer avec l’Avant-Garde, une communauté privée à destination des femmes leaders dans le produit.

Pour aller voir les incroyables chef d’oeuvres de Caroline et suivre son activité pro, trois façons ⬇️:

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